Les années passent, mais les salaires et les conditions de travail des enseignants du privé demeurent inchangés. Ces derniers sont souvent sous-payés et surmenés, ce qui impacte directement sur la qualité de l’enseignement qu’ils donnent et sur leur motivation à faire de leurs apprenants les élites de demain.
Un enseignant d’un lycée technique de Lomé brise le silence et nous partage l’expérience qu’il vit actuellement. « J’enseigne dans un lycée technique de Lomé. Je suis titulaire d’une licence, mais payé à 55 000 FCFA par mois, sur une durée de 10 mois par an. C’est un salaire de misère, surtout quand on sait que les élèves que j’enseigne payent jusqu’à 100 000 FCFA d’écolage par an.«
Les enseignants du privé au Togo : entre misère et épuisement
La vie devient de plus en plus coûteuse, mais les enseignants continuent de vivre dans des conditions précaires. Selon le témoignage, un enseignant du primaire, dans le privé, perçoit environ 45 000 FCFA par mois pendant 10 mois sur 12. Ceci, malgré la gestion d’un effectif pouvant dépasser 60 élèves.
Soulignons que ces chiffres ne sont pas les mêmes partout, mais s’en rapprochent. Les autorités compétentes, sont-elles au courant de cette situation ? L’interrogation demeure.
La situation est plus alarmante dans certains lycées privés. Un enseignant, titulaire d’au moins une licence, est payé environ 55 000 FCFA par mois, avec un emploi du temps surchargé atteignant jusqu’à 24 heures de cours par semaine. Et ceci, c’est sans oublier le fait que certains enseignants sont chargés de plusieurs matières.
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Pendant ce temps, les élèves paient 100 000 FCFA par an, voire plus. Le contraste entre les frais d’écolage et la rémunération des enseignants soulève des questions sur l’équité dans le secteur. Notre source pointe du doigt les fondateurs d’écoles qui s’enrichissent sur le dos des enseignants qui, malgré leur rôle essentiel, luttent pour joindre les deux bouts.
« Je lance un appel à l’attention des autorités compétentes. Il faut que les conditions de travail des professeurs du secteur privé soient améliorées. Nous devons être payés à la hauteur de nos responsabilités. Nous devons pouvoir vivre dignement de notre travail« , nous lance-t-il.
Nabuch Aboubakar