Le sexe oral fait aujourd’hui partie des pratiques sexuelles les plus courantes chez les jeunes. On ne parle plus de faire l’amour, on « descend à la cave », on « taille le crayon », on « fume le micro » ou on « fait une pipe ». C’est stylé, c’est tendance, c’est discret, mais c’est aussi très risqué.
Beaucoup y voient une alternative au sexe classique, un plaisir sans risque de grossesse, et une manière de satisfaire un partenaire sans aller jusqu’à la pénétration. Pourtant, cette vision est loin d’être inoffensive.
Le sexe oral, c’est l’utilisation de la bouche, des lèvres ou de la langue pour stimuler les parties intimes d’un partenaire. Que ce soit la fellation, le cunnilingus ou l’anulingus, ces pratiques exposent directement à des infections sexuellement transmissibles parfois graves. La croyance que l’absence de pénétration équivaut à zéro danger est une idée fausse. Le simple contact entre la bouche et les organes génitaux suffit à transmettre ou recevoir une infection, même si les deux personnes semblent en bonne santé.
1. Le VIH – L’invité que personne n’a vu venir
Le VIH, souvent associé à la pénétration, peut être transmis par le sexe oral si la bouche présente une plaie ou une gencive qui saigne. Si tu as une petite coupure dans la bouche, un aphte ou une gencive qui saigne et que tu tombes sur du sperme ou des fluides infectés, c’est pas un bain de bouche qui va te sauver. Le virus va propagé à travers les fluides comme le sperme ou les sécrétions vaginales.
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2. L’herpès – Le bouton surprise
L’herpès est également une IST très fréquente. Il se manifeste par des boutons autour de la bouche ou des organes génitaux et peut être transmis dans les deux sens. En réalité, c’est peut-être ton crush de la veille qui t’a refilé un petit herpès génital en guise de souvenir. Le problème, c’est que ce virus adore revenir sans prévenir. Une fois qu’il t’aime, il te colle à vie et il n’existe aucun remède définitif.
3. La syphilis
La syphilis aussi est de retour. Longtemps considérée comme disparue, elle peut se transmettre par le sexe oral sans qu’on ne s’en rende compte. Une petite plaie dans la bouche ou sur les parties intimes suffit à contaminer. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut toucher le cerveau, le cœur ou d’autres organes.
4. La gonorrhée – Le faux angine
La gonorrhée, qu’on appelle aussi chaude-pisse, peut infecter la gorge. Tu crois que t’as juste mal à la gorge après une seance de cuni? Surprise, tu viens peut-être de choper la chaude-pisse. Elle s’installe dans la gorge, te file une voix cassée, et peut se transmettre en embrassant. Elle se confond souvent avec une simple angine, mais c’est une infection grave et contagieuse.
5. Le papillomavirus (HPV) – L’ennemi silencieux
C’est pas parce qu’il ne pique pas qu’il est gentil. Le HPV, on le sent pas venir. Il provoque des verrues, des lésions, et dans le pire des cas, il peut te filer un cancer de la gorge ou du col de l’utérus chez la femme. Et il se transmet très bien sans pénétration, juste avec la ààlangue.
Quand la bouche entre en contact avec les fluides corporels d’un partenaire, elle devient une porte d’entrée pour de nombreux virus ou bactéries.
Plus inquiétant encore, c’est la multiplication des partenaires sans aucune protection. Parce que le sexe oral est considéré comme fun, rapide, discret et sans conséquences, beaucoup négligent les gestes de prévention.
On change de partenaires, on évite les préservatifs, et on finit par s’exposer à un cocktail d’infections. Le danger, c’est qu’on ne voit souvent rien venir. Les symptômes peuvent être invisibles au début et se déclarer trop tard.
Il est donc important de rappeler que le sexe oral n’est pas un jeu inoffensif. Il fait partie de la vie sexuelle, mais il doit être pratiqué en toute conscience. Utiliser des protections comme les préservatifs ou les digues dentaires, faire des tests réguliers et garder une bonne hygiène buccale, c’est le minimum pour se protéger et protéger son ou sa partenaire.
Les jeunes doivent comprendre qu’avoir une vie sexuelle active demande aussi une grande responsabilité. Et cette responsabilité commence par l’information.
Sandrine TCHAMIE