Au Togo, comme dans de nombreux pays, ce que vous publiez sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences graves. La liberté d’expression existe, mais elle est encadrée par la loi.
Que vous soyez un citoyen ordinaire ou un influenceur, vos publications sur Facebook, TikTok, Instagram, WhatsApp ou X (Twitter) peuvent vous exposer à des sanctions pénales.
Voici sept comportements à éviter pour ne pas avoir à répondre devant la justice.
1. Insulter ou diffamer en ligne
Traiter quelqu’un de voleur, de sorcier ou proférer toute autre accusation sans preuve sur les réseaux sociaux constitue une diffamation. Même une simple insulte peut être qualifiée d’injure publique. Le Code pénal togolais sanctionne sévèrement ces actes, même lorsqu’ils sont commis dans des groupes privés ou des commentaires.
2. Propager de fausses informations
Partager une rumeur non vérifiée ou publier une fausse nouvelle peut être interprété comme une tentative de troubler l’ordre public. L’article 498 du Code pénal punit la diffusion de fausses informations, qu’elles soient publiées de manière délibérée ou par négligence. La responsabilité de l’auteur comme celle du simple relai peut être prise en compte.
3. Atteindre à la vie privée d’autrui
Partager sans autorisation des images, vidéos, conversations privées ou toute autre information personnelle portant atteinte à l’intimité d’autrui est interdit. Ce type de publication est réprimé par la loi sur la protection de la vie privée et peut conduire à des peines de prison, même s’il ne s’agit pas d’un contenu à caractère sexuel.
4. Usurper l’identité d’une autre personne
La création de faux profils sur les réseaux sociaux, que ce soit au nom d’un tiers ou d’une personnalité publique, constitue une infraction prévue par la loi sur la cybersécurité. L’usurpation d’identité est un acte grave, même lorsqu’elle est faite pour se moquer, se venger ou nuire.
Lire ausi : USA : Trump impose des restrictions de visas aux Togolais
5. Inciter à la haine ou à la violence
Tout contenu appelant à la haine raciale, ethnique, religieuse ou politique, ou incitant à la violence physique ou verbale, est interdit. De tels propos peuvent entraîner des poursuites pour incitation à la haine ou à la révolte. Ces délits sont considérés comme sérieux par la justice togolaise.
6. Partager des contenus obscènes ou à caractère pornographique
La diffusion ou le partage de contenus à caractère sexuel, pornographique ou choquant sur les réseaux sociaux est punie par la loi. Même si l’utilisateur n’est pas l’auteur original du contenu, le simple fait de le relayer peut suffir à engager sa responsabilité.
7. Penser que l’anonymat protège
De nombreux citoyens pensent à tort que l’utilisation de pseudonymes, de faux comptes ou de VPN les protège. Or, les services de cybercriminalité disposent de moyens techniques pour retrouver les auteurs de contenus illégaux. La justice togolaise a déjà interpellé plusieurs personnes suite à des publications non conformes à la loi.
Chaque citoyen, même s’il n’est pas journaliste ou influenceur, est responsable de ses publications. Mieux vaut réfléchir à deux fois avant de publier, car un contenu mal interprété ou interdit peut mener devant les tribunaux.
Sandrine TCHAMIE