Depuis quelques jours, le rap ivoirien est en feu, avec un véritable choc de titans. Tout a commencé avec la fuite d’un extrait inédit de Didi B qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Dans ce court passage, l’ex-membre de Kiff No Beat semblait s’adresser directement à Himra, comme une invitation à un face-à-face lyrical.
Interprétées comme une provocation ouverte, ces lignes ont fait réagir les fans. Himra n’a pas tardé à répondre avec le titre « NABO CLEMAN », dans lequel il n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à traiter Didi B de « court ». Bien que Didi B ait précisé que ce son n’était pas censé être publié.
Didi B riposte avec Bodouin
Suite à celà, il n’a pas pu laisser passer certaines attaques, notamment celles visant sa mère, sa femme et sa fille. Pour lui, les attqaues contre sa personne sont tolérables, sauf celles visant sa famille. Il a donc riposté avec un disstrack tranchant « Bodouin« , une réponse chargée de punchlines. Dans son disstrack, Didi B dit « Je voulais pas en arriver là, mais tu as snapé quand tes fans insultaient ma mère. » Il ajoute « Quand tu te cherchais, c’est un garçon qui t’a gbaidai. » Et termine avec une phrase qui fait polémique, « Si tu t’amuses, je vais parler de ton mari. »

La confusion s’installe puisqu’il s’adresse à la fois à Himra et Suspect. Mais tout le monde sait que Suspect est marié et cette punchline a déclenché une vague de réactions sur la toile.
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Himra contre-attaque avec « Yorobo Drill Act 4 »
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Himra a répliqué à son tour avec « Yorobo Drill Act 4« . Un morceau percutant qui pourrait bien lui coûter cher.
Dans la foulée, le Disstrack devient diffamatoire. Le rappeur ivoirien fait face à deux plaintes déposées par le producteur David Monsoh. Pour cause, un passage jugé diffamatoire et homophobe, dans lequel l’artiste déclare « Moi je suis pédé ? Demande à David Monsoh, dès qu’il m’a envoyé coucou, je l’ai bloqué. »
Comme une prophétie qui se réalise. Dans son morceau « Yorobo Drill Acte 4 », Himra lançait déjà « Fais attention, tu deviens mon ennemi si tu veux me voir en prison. » Une phrase qui sonne aujourd’hui comme un avertissement prémonitoire.
Selon L’Intelligent d’Abidjan (édition du 12 novembre 2025), les plaintes ont été adressées au Procureur de la République d’Abidjan. Les avocats de M. Monsoh estiment que ces propos portent une atteinte grave à sa réputation et pourraient constituer une infraction à la loi sur la cybercriminalité, notamment son article 60. Mais le chetté « n’a pas peur d’Interpol », comme il le dit dans son morceau « Big Aka for Aka Kai », donc il n’aura sans doute pas peur de ces plaintes. Bref, on espère qu’il va s’en sortir.

Pour l’instant, l’affaire ne concerne plus seulement la Côte d’Ivoire. Plusieurs associations européennes de défense des droits LGBTQ+ envisagent de se saisir du dossier, estimant que les propos tenus dans le morceau revêtent un caractère homophobe et contribuent à renforcer les discours de stigmatisation. On fait comment, alors, pour le duel annoncé entre Himra et Didi B, qui devait enflammer la toile ce vendredi 14 novembre ? Le rappeur devra peut-être d’abord affronter la justice… ou bien son clash avant ?
Sandrine TCHAMIE


