Fin du suspense au Cameroun. Après plusieurs jours de délibérations, la Commission électorale nationale a annoncé la victoire de Paul Biya à la présidentielle avec 53,66 % des suffrages. Le président sortant devance Issa Tchiroma Bakary (35,19 %), Cabral Libii (3,41 %) et Bello Bouba Maïgari (2,45 %).
Mais à peine les résultats rendus publics, une bonne partie d’opposition crie à la fraude. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary affirme disposer de ses propres procès-verbaux qui, selon lui, le placeraient en tête avec environ 60 % des voix. Ému, il parle d’une « victoire écrasante » et d’une « sanction claire du régime Biya ». Il appelle le pouvoir à « accepter la vérité des urnes » ou à « plonger le pays dans un nouveau tourment ».
Du côté du parti au pouvoir, le RDPC dénonce un « grotesque canular » et une « manipulation indigne d’un État de droit ». Le parti assure attendre « sereinement la proclamation officielle des résultats ».
En attendant la décision finale du Conseil constitutionnel, prévue jeudi prochain, la tension monte dans plusieurs villes. Des renforts de sécurité ont été déployés à Garoua, ville natale de Tchiroma, mais aussi à Douala et Yaoundé, où la situation reste calme, mais sous haute surveillance.