La police nationale togolaise annonçait sur ses comptes sociaux, ce 13 juin, l’arrestation de trois individus appartenant à un réseau de proxénétisme à Lomé. Ces jeunes âgés de 18 à 24 ans organisent des soirées partouze dans une villa sise à Agoè. Leur arrestation a suscité plusieurs agitations autour de ce phénomène de débauche qui prend de l’ampleur dans la capitale togolaise et ses environs.
À qui la faute si des jeunes sont arrivés à organiser sans vergogne des soirées partouze à Lomé ?
C’est à quel moment cela a commencé et comment y remédier ? Les internautes s’interrogent…
Petite mise en contexte, une soirée de partouze/partouse est une partie de débauche au cours de laquelle les participants, hommes et femmes, se livrent à des activités sexuelles collectives et simultanées. Pour Farid, un salarié de 32 ans dans une entreprise de la place, ce phénomène n’est pas nouveau. Il existait depuis, mais se faisait en privé, les participants appartenant à un cercle fermé.
Avec l’avènement des réseaux sociaux, tout étant digitalisé, des proxénètes devenus aujourd’hui des managers ont trouvé des moyens d’en faire leur gagne-pain. En effet, ces soi-disant managers ont un carnet d’adresses de jeunes belles filles et riches hommes bien garni. Les contacts se font souvent via Snapchat et Telegram, affirme Solange, 22 ans. Après les propositions et l’acceptation du contrat (verbal) ces proxénètes perçoivent 20 % des parts versés par le client.
Soulignons que bien fréquemment, certaines fêtes organisées par de jeunes élèves et étudiants finissent également en partouze. Selon les informations recueillies sur Internet, on peut alléguer que Baguida, Adidogomé et les Agoè sont les fiefs de ces manifestations qui portent atteinte à nos mœurs.
À qui la responsabilité ?
Les jeunes ? Les parents ? Le gouvernement ? Beaucoup sont ceux qui pointent du doigt la nouvelle génération d’artistes, notamment les drilleurs et l’industrie du X. Les chansons populaires aujourd’hui à Lomé sont celles qui plus parlent de vie, de débauche, drogue et de sexe. D’ailleurs, il y a un an, un groupe dont nous allons éviter de mentionner le nom mettaient en ligne leur morceau « partouze ». « Plan lé cordonné, devio lagba ho partouze« , chantaient-ils.
Or avec Internet, les élèves écoutent ces genres de musique et les mémorisent assez vite. Plus ces mots trottent dans leur subconscient, plus vite cela devient pour eux une banalité. C’est peut-être donc normal si un regroupement de jeunes filles et garçons dans une maison close finisse en gangbang. Quoi qu’on dise, nous avons tous une part de responsabilité dans cette affaire et va falloir faire réagir.
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C’est dans cette logique, que le ministre chargé de la Culture a dans un communiqué, mis en garde les artistes qui font la promotion des actes obscènes dans leurs œuvres artistiques. Car cela compromet les efforts du gouvernement à l’éducation des bonnes mœurs et au patriotisme.
Que pensez-vous qu’on pourrait faire de plus ?
Nabuch Aboubakar