Une cinquantaine d’Ivoiriens sont de retour au pays après avoir été piégés par une arnaque au Nigeria. Promesse d’emploi, passage vers l’Europe… Leur rêve s’est transformé en cauchemar, selon RFI.
Ousmane, un jeune homme d’une vingtaine d’années, a tout quitté en Côte d’Ivoire. Il espérait rejoindre sa sœur, coincée au nord-ouest du Nigeria, avant de poursuivre vers l’Europe. Une fois arrivé, il s’est retrouvé piégé. « Ils ont pris mes papiers, mon argent… tout », raconte-t-il.
Comme lui, plusieurs jeunes ont été attirés par des promesses mensongères. Certains devaient recruter d’autres victimes pour agrandir le réseau.
« Je faisais confiance à mon ami. Je ne pensais pas qu’il pouvait me faire ça », confie Alain.
En février, la police nigériane a arrêté 110 Ivoiriens en situation irrégulière. Ils sont soupçonnés d’avoir été enrôlés dans une vaste arnaque pyramidale. Pour partir, chaque victime devait payer entre 500 000 et 3 millions de francs CFA (760 à 4 500 euros). Une fois sur place, leurs documents étaient confisqués et leurs contacts coupés.
Au lieu d’un travail ou d’un voyage vers l’Europe, ces jeunes se sont retrouvés bloqués, exploités et sans issue.
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Du Nigéria, retour dans leur pays et prise en charge
Grâce à l’intervention des autorités ivoiriennes, une cinquantaine d’entre eux ont pu être rapatriés. Ils sont actuellement hébergés dans un centre d’accueil chrétien à Grand-Bassam.
Gaoussou Karamoko, directeur général des Ivoiriens de l’Extérieur, alerte sur l’ampleur du phénomène. « On leur a vendu un rêve, ils ont tout perdu. Ces réseaux sont bien organisés et continuent d’exploiter la détresse des jeunes », déclare-t-il.
Les autorités promettent un accompagnement pour leur réinsertion. Mais le défi reste immense : empêcher d’autres jeunes de tomber dans le même piège.
Ce n’est pas la première fois que des Ivoiriens sont victimes de ces réseaux mafieux. L’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja recueille régulièrement des jeunes piégés.
Malgré les mises en garde, l’illusion d’un avenir meilleur pousse encore beaucoup à prendre tous les risques. Ces nouvelles arrestations rappellent une réalité dure : le rêve d’ailleurs peut parfois mener à un enfer bien réel.
Sandrine TCHAMIE