Ah, les Evalas ! Ce moment sacré où les jeunes garçons Kabyè deviennent des hommes, où les muscles s’affrontent et où la sueur coule à flots, mais pas que. Pendant cette période, plusieurs activités s’organisent autour de la fête.
Si les garçons étaient prêts à se battre dans l’arène, CERTAINES filles se mettaient sur leur 31 pour une chose : l’attention des hommes, riches, benguistes et.ou touristes venus pour assister à la célébration culturelle.
D’après nos constats, la ville de Kara devient un lieu où chacun cherche chaussure à son pied durant les Evalas. Durant cette période, hommes bien debouts comme on aime le dire, et certaines filles coulées font leur lutte loin des arènes. Ce qui ouvre la porte aux désordres et au tourisme sexuel.
Quand les filles veulent trouver leurs débouts
« On aurait dit un défilé de mode plutôt qu’un rite initiatique » ; « les tenues étaient si courtes que j’ai failli demander si c’était un concours de mini-jupes« , c’est que deux spectateurs nous ont lancé hier soir dans un bar lorsque nous avons évoqué le sujet.
En effet, selon les informations que nous avons recueillies auprès des passants, certains hommes viennent a Kara pendants les Evalas, juste pour ce genre de distraction, juste pour les filles. Et ces dernières se préparent en conséquences.
Pour Abidé, étudiante de 23 ans rencontrer à Lama : « la période des Evalas représentent pour moi une occasion de sortir avec un homme riche, pas forcément pour le mariage, mais durant cette semaine de fête, je peux me faire beaucoup d’argent », nous a-t-elle dit en Ewé.
Les témoignages abondent dans ce sens. Yao, un fonctionnaire en congé, raconte : « On m’a proposé de rencontrer une charmante jeune fille. J’ai cru que c’était une blague, mais non, dans la soirée, on a toqué à ma porte et ma surprise était la fille que j’avais admirée. C’était très sérieux !! » Le « consommons local dans tous ses sens ».
Heureusement, tout n’est pas perdu. Les vrais amateurs de lutte sont restés fidèles à leurs héros musclés, tandis que d’autres ont trouvé une nouvelle raison de venir aux Evalas même si ce n’était pas la raison attendue.
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Les autorités locales devront prendre des mesures de sensibilisation afin que ce phénomène ne prenne pas une plus grande ampleur si ce n’est déjà le cas.
Mais ne vous inquiétez pas, les luttes traditionnelles sont toujours là. Entre deux combats acharnés, vous pourrez toujours profiter du spectacle secondaire. Rappelez-vous que les Evalas sont avant tout un rite sacré.
Sandrine TCHAMIE