Démissions en cascade au Tchad où le ministre des Armées, le général Daoud Yaya Brahim, et le ministre secrétaire général du gouvernement, Haliki Choua Mahamat, ont rendu l’un après l’autre leur tablier suite à la diffusion sur les réseaux sociaux de deux vidéos distinctes à caractère intimes.
Quelques heures à peine séparent la démission du ministre des Armées et celle du ministre secrétaire général du gouvernement. Tous deux ont été victimes de la publication sur les réseaux sociaux de vidéos à caractère intime.
Les deux vidéos ont été diffusées sur une même page, celle d’un mystérieux « général Labo Mobil », affichant un numéro de téléphone avec l’indicatif des États-Unis.
« Le ministre des Armées démissionne pour ne pas laisser des rumeurs perturber la transition », a fait savoir son entourage qui précise qu’il se garde le droit de « poursuivre les auteurs en diffamation ». « C’est une décision personnelle prise en toute responsabilité », a indiqué Haliki Choua Mahamat, joint par RFI. Lui aussi compte porter plainte.
Pour couper court à la polémique qui enflait déjà depuis plusieurs jours, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a « accepté leurs démissions et les remercie pour le service rendu à la nation », selon un communiqué de la primature.
Contacté par RFI, l’administrateur de la page, qui n’a pas révélé son identité, se présente comme un militant de la société civile en exil. Il dit avoir agi pour « dénoncer ceux qui profitent de leur position pour obtenir de faveurs sexuelles.
Il se défend d’être manipulé. Mais à Ndjamena, nombreux sont ceux qui voient un règlement de comptes derrière cette affaire. Quoi qu’il en soit, les deux ministres devraient être remplacés dès le retour du président de la transition en visite officielle à Paris, selon une source proche du gouvernement.
En tout cas, la presse locale salue le geste des ministres et souligne qu’au Tchad, il est bien rare de voir des politiques démissionner.
Avec RFI