Le rappeur togolais Aamron, connu pour ses textes critiques envers le pouvoir, a été libéré ce 21 juin 2025, après près de quatre semaines d’internement à l’hôpital psychiatrique de Zébé, à Aného.
L’artiste, interpellé dans la nuit du 26 mai à son domicile, est désormais libre et a retrouvé sa famille à Lomé, selon son avocat Me Célestin Agbogan, qui l’a accompagné à sa sortie.
Cette détention, jugée arbitraire par plusieurs organisations de défense des droits humains, avait déclenché un vaste mouvement de solidarité au Togo et à l’international. Artistes, citoyens, partis politiques et groupes de la société civile avaient dénoncé une atteinte grave à la liberté d’expression. Certains évoquaient un internement politique, déguisé en prise en charge médicale, dans le but de faire taire un artiste gênant.
Sa libération ce 21 juin n’est pas anodine. Cette date, doublement symbolique, marque à la fois la Fête de la musique, célébrée dans le monde entier, et la Fête des martyrs au Togo, en hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté.
Une journée forte de sens, qui rappelle que l’art, même engagé, n’est pas un crime, et que la mémoire des martyrs appelle à défendre les droits fondamentaux.
Sandrine TCHAMIE