Dans le calme apparent de Yirimadio, un quartier de Bamako, l’horreur s’est jouée derrière les murs d’une maison ordinaire. Pendant treize jours, une femme d’une trentaine d’années a été retenue contre son gré par son amant, un homme de 42 ans, après avoir tenté de mettre fin à leur relation secrète. Les informations sont rapportées Maliweb.
Mariée et mère de deux enfants, elle pensait tourner la page. Elle ne savait pas que l’homme avec qui elle avait partagé des instants d’intimité allait devenir son geôlier. Ce jour-là, elle s’était rendue une dernière fois chez lui. Mais la discussion a dérapé. « Il n’a pas supporté qu’elle veuille partir », raconte un voisin. Dans un accès de rage, il lui a confisqué son téléphone, fermé les portes, et l’a enfermée.
Les jours ont passé. À l’intérieur, une femme enfermée, coupée du monde, sans moyen d’alerter. À l’extérieur, des enfants jouent, sans se douter qu’à quelques mètres, une vie bascule. Ce sont eux, pourtant, qui vont la sauver. En entendant des cris étouffés répétés, des jeunes du quartier s’inquiètent. Ils alertent. Ils forcent la porte. À l’intérieur, ils trouvent une silhouette pâle et les yeux gonflés de peur.
L’homme est arrêté sans résistance. « Elle voulait me quitter, je n’ai pas supporté l’humiliation », lâche-t-il. Il admet une partie des faits. La victime, elle, est prise en charge. Physiquement vivante, mais psychologiquement abîmée.
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Le pire, pour elle, était encore à venir. Son mari, découvrant à la fois la trahison et la tragédie, a quitté le foyer, emportant avec lui leur passé commun. Lui aussi brisé, mais par la honte. La femme, elle, est retournée chez sa famille. Silencieuse, détruite, et désormais connue de tous.
À Yirimadio, le choc reste immense. Comment une telle souffrance a-t-elle pu se jouer dans l’indifférence générale ?
Une femme a survécu. Mais à quel prix ?
Sandrine TCHAMIE