Golgotha, les Togolais en ont à présent un, enfin plusieurs. Le recensement électoral en vue des prochaines élections législatives et régionales se poursuit dans la zone 1 et fait des désappointés.
Démarré timidement ce 29 avril, la population est sortie massivement afin de se faire enregistrer et ainsi entrer en possession d’une carte d’électeur. Un document qui lui permettra de remplir son devoir civique à l’occasion des échéances prochaines, même si certains évoquent son importance pour un éventuel Novissi. Mdr…
Cependant, le chemin vers la nouvelle carte est douloureux et semé d’embûches dans certains Centre de Recensement et de Vote (CRV). C’est le cas du lycée d’Agoè Nyivé Centre. Ce mardi 02 mai, la rédaction d’Actusalade a effectué une descente dans le centre afin d’observer de près le déroulement des opérations. Et il faut dire que l’affaire-ci est compliquée… wouhh.
Des cinq salles d’enregistrement, deux ont des soucis techniques. Des machines qui buguent, des OPS très lents, des mésententes entre agents, bref, le parcours est douloureux, affirme une jeune couturière que nous avons approchée.
J’étais ici depuis 5 h parce que je devrais aller ouvrir ma boutique tôt. Et il est 9 h, mais je suis encore toujours là. Il faut que l’État revoie l’organisation, je ne suis pas du tout content, car je risque de perdre ma journée et rien ne me dit que j’aurai enfin ma carte. Recensement électoral je voulais faire humm…
« Les opérations se passent bien en général bien sauf que nous souffrons de quelques soucis techniques. Nos matériels ne sont pas performants et certains de nos OPS ne maîtrisent pas leur job. Ce qui rend l’attente pénible pour la population, a révélé un agent technique qui préfère rester anonyme.
Interrogé sur l’arrêt des opérations dans sa salle, un autre agent nous confie leurs matériels sont en pannes, ils sont donc dans l’obligation d’attendre l’arrivée d’un technicien afin de leur trouver une solution efficace.
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Pour Maman Adjo (nom d’emprunt) dans la soixantaine : c’est un ouf de soulagement pour moi de pouvoir afin entrée avec ma nouvelle carte. J’étais ici depuis 8 h, c’est 16 h que j’ai pu être enregistrée. Certains des agents ne sont pas sérieux, ils font passer des connaissances à eux avant nous. Ce n’est pas bien, a-t-elle déclaré toute frustrée.
Pourtant, la CENI avait effectué un test grand nature le 17 mars afin de s’assurer de l’efficacité des matériels et des opérateurs de saisie avant le début de ce recensement électoral. Nous ignorons quand même si le problème est général ou isolé.
Par contre, de l’autre côté de la ville, dans un centre de la commune du Golfe 7 (Yokoe), un autre problème se pose. Un témoin nous a signalé des échauffourées entre agents et population en l’absence des forces de l’ordre.
En effet, des hommes estimant être présents plutôt pour le recensement électoral dénoncent des manœuvres louches des agents recenseurs. Ces derniers sont accusés de faire passer des connaissances en premier ou de trafiquer l’ordre d’arrivée moyennant quelque chose. Sucré recensement électoral, oups… Sacré recensement…
Quoi qu’il en soit, résilience sur nous. Le Togolais qui souhaite voter doit forcément passer par là. Il s’agit d’une opération capitale, l’enjeu étant de sortir avec un fichier électoral fiable. Et il faut noter que les leaders de l’opposition se sont manifestés depuis des mois afin de mobiliser massivement leurs partisans à s’enregistrer.
Le recensement électoral en cours s’achèvera le 06 mai dans la zone 1, mais à l’allure que vont les choses, une prorogation serait envisageable.